Les lauréats de l’appel à projets « Recherche » WEAMEC 2023
C’est lors de l’édition 2023 du salon Seanergy que les trophées ont été remis par Claire Hugues et Dominique Follut aux lauréats de l’appel à projets « Recherche » WEAMEC 2023.
Pour rappel, l’appel à projets « Recherche » WEAMEC 2023 permet de sélectionner et de financer des projets de recherche sur les Énergies Marines Renouvelables, portés par des laboratoires ligériens et adressant une thématique identifiée dans la feuille de route du WEAMEC.
Nous félicitons les 5 projets lauréats (parmi lesquels 2 projets déjà labellisés par le pôle S2E2), dont voici un bref descriptif :
ALGA-FOWT
Porté par Franck Schoefs(GeM) en collaboration avec Krish Sharman de l’University of Massachussets Ahmerst et Justine Dumay d’ISOMER.
Descriptif du projet :
Partout dans le monde, des projets d’éoliennes flottantes et d’aquaculture, à l’échelle du prototype, de la ferme pilote ou de la ferme commerciale, sont en cours de développement. L’un de leurs éléments clés est le système d’amarrage. Quelques semaines et quelques mois après leur immersion, les structures marines sont colonisées par diverses espèces marines. La science est confrontée à la modélisation d’un problème complexe et a fait des progrès significatifs ces dernières années dans l’identification de modèles de croissance probabilistes et dans l’identification de géométries réalistes à partir de mesures in situ. Ces nouvelles données remettent en question les pratiques antérieures. En particulier, il est montré que, sur des périodes transitoires, elles ne sont pas toujours conservatrices. Le projet ALGA-FOWT se focalise sur un enjeu encore méconnu : celui de la présence d’algues à la fois sur la valorisation économique mais aussi sur l’impact hydrodynamique.
IB for FOWT
Porté par Stéphanie Bonnet (GeM), en partenariat avec Paul Buttin (CEA Tech Nantes).
Descriptif du projet :
Ce projet porte spécifiquement sur les flotteurs en béton des éoliennes flottantes. La nouvelle norme sur les liants autorise l’utilisation de ciments composés binaires ou ternaires avec de forts taux d’ajouts autres que le clinker pour produire des bétons bas carbone. Les indicateurs de durabilité sont déjà étudiés dans la littérature mais peu d’études portent sur l’amorçage et la propagation de la corrosion des aciers noyés dans ces matrices. Cette connaissance est primordiale pour réduire par exemple les épaisseurs d’enrobage dans le cadre d’une approche performancielle. Cette étude permettra d’obtenir des résultats sur ces liants mais aussi sur des liants Innovative binders for FOWT tels que les géopolymères. Cette approche est originale car elle couplera trois techniques d’investigation : les mesures électrochimiques (connues dans ce domaine) la tomographie à grande échelle et la spectrométrie Raman. Les corps d’épreuves instrumentés seront placés dans un banc de marnage et régulièrement investigués par tomographie aux rayons X pour observer les facies de corrosion. Une fois la corrosion amorcée la spectrométrie Raman prendra le relais pour identifier et caractériser les couches de produits de corrosion.
INTER-MER
Porté par Emmanuel Rozière (GeM) en collaboration avec Amandine Celino (GeM) et Sylvain Chataigner (UGE).
Descriptif du projet :
L’action physico-chimique de l’eau de mer est dimensionnante pour les structures portuaires et les supports d’éoliennes posées et flottantes en béton armé et en acier. Les matériaux polymères organiques et composites peuvent apporter des solutions variées – collage pour réalisation de structures mixtes ou assemblage, réparation, protection, étanchéité, etc. – et adaptées pour optimiser les dimensionnements, sous réserve d’une part de la connaissance du comportement et de la durabilité des polymères et interfaces exposés à l’eau de mer et aux chargements mécaniques, et d’autre part d’une bonne appropriation des procédures de conception et de mise en oeuvre par les professionnels. Le projet se concentrera sur deux applications– la protection des structures en béton armé et le collage sur structures métalliques – et produira également à destination de la profession et de la communauté des EMR des méthodologies et recommandations pour la prescription et la conception de ces systèmes.
PETREL
Porté par Vincent Lostanlen (LS2N) en collaboration avec Sébastien Faucou (LS2N), Laurent Godet (LETG), Marine Reynaud (LHEEA) et Jean-Marc Rousset (LHEEA).
Descriptif du projet :
Malgré leur intérêt évident dans la transition énergétique, les infrastructures productrices d’énergies renouvelables marines ont un impact sur la faune locale qui reste difficile à quantifier. Dans ce contexte, le projet PETREL (Platform for Environmental Tracking of Renewable Energy and wildLife) vise à inventer une solution pérenne et éco-responsable au problème du suivi environnemental des installations offshore. Le recours à un capteur plutôt qu’à une campagne d’observations directe est motivé par le besoin de couvrir une zone difficile d’accès sur une longue durée. PETREL comprendra un système d’écoute artificielle de données bioacoustiques afin de détecter des cris d’oiseaux marins sur le site d’énergies renouvelables marines SEM-REV, à 20 km des côtes du Croisic. L’originalité de PETREL sera d’offrir un temps de disponibilité (uptime) maximal grâce à une intelligence artificielle (IA) frugale embarquée et alimentée par panneaux solaires.
VIBRA
Porté par Abdul-Hamid Soubra (GeM / IUT Saint Nazaire) en collaboration avec Mourad Ait-Ahmed (IREENA).
Descriptif du projet :
La construction récente d’éoliennes offshores dans des régions sismiques, avec la possibilité de liquéfaction du sol, nécessite l’évaluation en termes de vibrations, de l’impact de l’action combinée du vent, de la houle et du séisme sur ces structures. En effet, les vibrations structurelles d’une éolienne offshore peuvent (i) compromettre la conversion de l’énergie éolienne en électricité, (ii) aboutir à une fatigue accélérée de la structure de l’éolienne et donc, induire une diminution de sa durée de vie et même (iii) entraîner son effondrement total lorsqu’elle est exposée à des conditions environnementales difficiles. Nous nous proposons ici d’équiper l’éolienne avec des dispositifs de dissipation d’énergie dans le but d’atténuer ses vibrations excessives causées par les différentes actions qui lui sont appliquées.